La flèche de plomb (Daphné) // 2017


Dessins numériques imprimés sur calque ou sur plomb, réalisés à partir de scans du vivant (corps féminin, laurier), en lien avec le mythe d’Apollon et Daphné.

Pour mettre en mouvement les figures, les supports de calque ou de plomb agissent sur les formes en de perpétuels changements visuels. Ici, cette dynamique graphique transpose un mythe antique dans lequel la transformation du corps détermine une allégorie tragique. Ovide raconte dans les Métamorphoses que pour se venger d’Apollon, Cupidon avait simultanément décoché deux flèches : une en or sur le dieu lui-même ainsi rendu fou amoureux de la belle Daphné, et l’autre en plomb sur la nymphe ainsi dégoûtée de l’amour… Pour échapper à Apollon, celle-ci demande de l’aide à son père, le dieu-fleuve Pénée, qui métamorphose Daphné en laurier. Toujours attiré par elle sous la forme de cet arbre symbolisant l’immortalité, Apollon consacre alors le laurier au triomphe, à la connaissance et à la poésie… Dans une variante du mythe rapportée par Parthénios de Nicée, c’est Zeus lui-même qui provoque la mutation de Daphné.

Les images de La flèche de plomb sont réalisées par fusion de scans du corps féminin et de branches de laurier, en jouant sur le retrait variable des couleurs et la déformation. La structure des images tient à la fois de la fluidité du nuage et de la matérialité d’un arbre/corps qui se transforme de façon aléatoire.