« Toucher pour voir – Contact et durée dans les œuvres photographiques de Michael Snow »
in Histoire et esthétique du contact dans l’art contemporain, dir. Sylvie Coëllier, Publications de l’Université de Provence, 2005 (p.211-228)


Le contact visuel avec une photographie s’accompagne de l’épreuve tactile de son support, et Michael Snow interroge sans cesse les relations entre les choses et leur représentation. Dans la plupart de ses œuvres, il affirme la matérialité de l’image en installant celle-ci dans l’espace de la sculpture, et sa démarche consiste globalement à réfléchir sur les modalités de sa réception par le spectateur, en fonction des médiums et des subjectiles utilisés. Il cherche à mettre en évidence les transformations qui interviennent entre le sujet et sa représentation.

Bien qu’il travaille dans chaque médium avec une certaine « pureté », une certaine intégrité, Snow exploite l’entre-images par la transparence sur des supports variés. Usant de subterfuges, il n’utilise pas seulement la dimension haptique de la vision, car ses œuvres se situent dans un entre-deux du regard et du toucher. Ce double contact est fondé sur la transparence d’écrans, sur une conception sédimentaire de la durée et sur divers processus de superpositions.