L’ormolivier

FORCES CONFUSES I

Exposition à la Galerie Le Garage, Ramatuelle, du 25 août au 11 septembre 2022

Sur la place de l’ormeau à Ramatuelle se dresse depuis 1985 un olivier maintenant presque centenaire. Je connais cet arbre depuis qu’il a été planté mais je m’y suis intéressé davantage à partir de 2015, un peu par hasard. J’ai en effet retrouvé à ce moment deux photographies prises par mon père, qui montrent l’enfant que j’étais en 1966 à Ramatuelle dans et devant… un ormeau qui a été remplacé par cet olivier. C’était un arbre creux alors terrain de jeu familier, et la vie du village s’organisait autour de lui. Il avait été planté vers 1598 sous Henri IV sur recommandation de Sully, et trônait sur la place comme symbole de tolérance et de liberté depuis la fin des guerres de religion. Il est mort de la graphiose comme la quasi-totalité des ormeaux au XXe siècle, puis a été abattu en 1983.

À chaque retour à Ramatuelle, son image réminiscente se superpose à celle de l’olivier, qui se trouve aujourd’hui encore devant le Café de l’ormeau sur la place de l’ormeau, jamais renommés. Dans l’olivier vit la mémoire de l’arbre disparu. Depuis 2015, cette sédimentation de la mémoire provoquée par les deux photographies de 1966 m’a conduit à rassembler les éléments de ma propre histoire et à enquêter sur celle du monumental ormeau disparu. J’ai réuni de nombreux documents et témoignages. 

Entre réalité et fiction, la série de dessins présentée dans cette exposition propose un portrait transtemporel de l’ormolivier, un arbre imaginaire créé à partir de l’ormeau et de l’olivier.

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On the Place de l’Ormeau in Ramatuelle stands since 1985 an olive tree that is now almost a hundred years old. I have known this tree since it was planted, but I became more interested in it in 2015, somewhat by chance. At that time, I found two photographs taken by my father, which show the child I was in 1966 in Ramatuelle in and in front of… an elm tree which has been replaced by this olive tree. It was a hollow tree, then a familiar playground, and village life was organised around it. It was planted in about 1598 under Henri IV on the recommendation of Sully; it has stood on the square as a symbol of tolerance and freedom since the end of the French Religion Wars. It died of graphiosis like almost all the elms in the 20th century, and was felled in 1983.

Every time I go back to Ramatuelle, its reminiscent image is superimposed by the one of the olive tree, which is still standing today in front of the Café de l’Ormeau on the Place de l’Ormeau, both never having been renamed. In the olive tree lives the memory of the disappeared tree. Since 2015, this sedimentation of memory caused by the two photographs of 1966 has led me to gather the elements of my own history and to investigate the one of the monumental disappeared elm tree. I gathered numerous documents and testimonies.  

Between reality and fiction, the series of drawings featured in this exhibition offers a transtemporal portrait of the ormolive tree, an imaginary tree created from the elm tree and the olive tree. 

Pour FORCES CONFUSES II, voir exposition À la lisière